En France aussi, les collégiens font interagir les matières entre elles

La semaine dernière, sur mon mur facebook, plusieurs de mes amies ont partagé un article sur l’avenir de l’école en Finlande : une école sans matière.

Bon, je sais, beaucoup de personnes idéalisent les pays scandinaves : leur éducation, leur bienveillance, leur système scolaire. Sauf que pour le moment, je ne vois pas grand monde s’expatrier là-bas. Est-ce le froid qui fait peur ? Ou les grands vikings blonds ?

Bref, là n’est pas la question.

Ce genre de partage m’ennuie. Je sais que l’école française n’est pas parfaite. Elle est même souvent critiquée. Les professeurs des écoles et des collèges s’en prennent plein la tête de la part des parents. A croire qu’ils ne sont jamais assez bien(veillants). Pourtant, des institutrices, j’en connais plusieurs et elles sont toutes passionnées et impliquées.

Depuis 2 ans, mon tout-petit grand a la chance d’être dans la classe de maîtresses qui ne crient jamais. Pour avoir passé 2 matinées dans la classe de mon Chichi, je sais que j’apprécie beaucoup la façon dont sa maîtresse gère la classe, tout en douceur et en leur apprenant à ne pas avoir peur de demander de l’aide quand ils n’ont pas la réponse entière à une question. Je n’attends pas d’elle que mon fils sache lire à la fin de sa grande section : chaque chose en sont temps et chaque enfant a son rythme propre. Chichi sait faire des additions et des soustractions simples, pourtant la maîtresse m’a dit qu’ils ne font que de petits jeux de temps en temps et pas plus que les jeux sur la lecture ou le graphisme.

Mais quand je lis l’article sur cette histoire d’école sans matière en Finlande, j’ai envie de dire :

« La réforme des collèges en France, c’est un peu ça, non ? »

Je ne sais pas si mes 2 collégiens sont chanceux mais dans leur collège, ça y ressemble. Le proviseur avait bien dit avant les grandes vacances que le collège était déjà prêt pour cette transition. Pourtant, c’est un petit collège classé en ZEP avec quelques élèves provenant de milieux sociaux très défavorisés. A côté de ça, dans le collège privé d’un copain de T-Biscuit, ils continuent à faire des réunions, bloquant les cours pendant 1/2 journée car ils ne sont pas au point.

Honnêtement, je n’ai jamais lu tous les textes sur la réforme des collèges, je constate juste ce qui a changé depuis l’année dernière. C’est facile à voir pour moi puisque T-Biscuit était en 6ème l’année dernière et que cette année, c’est le tour de Chupa. De plus, elle a quasiment tous les mêmes profs qu’il avait.

Certes, mes collégiens ont toujours cours de maths, de français, de sport, de sciences, etc, mais par exemple, en sport ils ont du photographier leur façon de courir pour ensuite étudier cette chronophotographie en science et comprendre en quoi leur façon de courir était bonne ou mauvaise. Toujours en sport, ils ont du imaginer un spectacle pour leur fin de session de cirque.

En français, ils font de l’histoire, mais aussi du dessin.

Dans de nombreux cours, il y a des interactions entre les matières.

Aussi, le travail en petits groupes est beaucoup plus important qu’avant. Je peux comparer à l’année dernière où la réforme n’était pas encore passée.

J’aimerais juste qu’on arrête de croire que l’herbe est plus ailleurs, qu’on arrête de critiquer et de rabaisser car comment motiver en rabaissant ? Si au boulot votre supérieur vous dit constamment que votre travail est nul, serez-vous motivé ?

L’école française a des défauts, tout n’est pas parfait, mais il faut arrêter de la voir en noir. (Et ce n’est pas parce que la maîtresse de votre enfant ne fait pas du Montessori ou du Alvarez dans sa classe qu’elle est nulle)

[Bon j’aimerai juste qu’en ce début 2017, les profs (ou leurs enfants) soient moins malades car depuis 3 semaines, les semaines de mes collégiens sont light]

Volontairement, je ne mets pas le lien de l’article sur l’école du futur en Finlande car je ne suis pas certaine que des sites comme sympa-sympa ou moutonsrebelles soient très fiables niveau informations. Je ne les connais pas et ne les lis pas.

Auteur de l’article : MissBrownie

Je m'appelle Anabel et je suis maman de 3 enfants. Lilloise depuis 1998, je vous raconte mes aventures de famille à la fois douces et piquantes depuis 2008. En 2019, je suis également devenue professeure des écoles. Retrouvez moi également sur Instagram sous les pseudos ana_missbrownie et anabel_en_classe.

13 commentaires sur “En France aussi, les collégiens font interagir les matières entre elles

    La Vie en Tisanie

    (17 janvier 2017 - 21 h 41 min)

    Merci pour ce billet qui met les profs en valeur ! Tu parles des EPI, Enseignements Pratiques Interdisciplinaires. C’est l’un des gros points de la réforme. Moi en ce moment je bosse sur l’art et les mouvements contestaires avec mes collègues de musique et d’art plastique.

      MissBrownie

      (19 janvier 2017 - 12 h 11 min)

      Ces EPI ouvrent de nouveaux horizons de réflexion je trouve et c’est une bonne chose car les élèves ont parfois du mal à réfléchir, imaginer … ils ont tellement l’impression qu’on attend d’eux une seule et unique réponse et que seule celle là sera la bonne.

    debullesenaiguilles

    (17 janvier 2017 - 22 h 06 min)

    Merci pour ce bel article !
    Je commence à saturer aussi des ces articles et critiques assassines (par des gens qui souvent n’y connaissent absolument rien…)
    ton article me touche en tant qu’instit’ bien sûr mais aussi en tant que maman qui déteste les réunions de rentrée et sorties d’écoles avec des parents égoïstes et pénibles !

    Nancy

    (18 janvier 2017 - 13 h 03 min)

    Je te rejoins complètement sur le fait d’arrêter de penser que c’est toujours mieux ailleurs et de critiquer au lieu d’agir avec bienveillance !
    Si le Parfait existait sur terre, cela se saurait.
    En France comme ailleurs il y a des enseignants géniaux qui font de leur mieux avec les moyens qu’ils ont.
    Ceci dit, c’est toujours sympa et utile de regarder ce qui se fait autour pour se l’approprier et évoluer, notamment en ce qui concerne la prise en charge globale de l’enfant, pas simplement au niveau scolaire.
    C’est encore plus vrai au collège ou au lycée où je pense qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire dans ces domaines.
    Mais on va y arriver ;-))

    maman est occupée

    (18 janvier 2017 - 15 h 53 min)

    Je suis assez partisane du fait que les méthodes d’enseignement doivent évoluer, tant que c’est pour le bien. Il faut donc bien faire quelques tentatives de changement : qui ne tente rien… comme on dit.

      MissBrownie

      (18 janvier 2017 - 15 h 57 min)

      ça, je n’ai pas dit le contraire 😉 Justement, au collège, ça évolue 🙂

    Vinie

    (18 janvier 2017 - 17 h 00 min)

    Tim ne rentrera au collège que dans 2 ans mais j’aimerai beaucoup qu’il y ai une telle intéraction entre ses différents cours quand il y sera 🙂

    Annie Siv

    (18 janvier 2017 - 23 h 46 min)

    Hello,
    Je suis tout a fait d accord avec toi. Je viens de m expatrier a san Francisco et le systeme educatif est tres different par rapport a la France. L ecole publique commence a 5 ans revolus. Avant ce sont des « preschool  » privees souvent tres cheres. La methodologie est propre a chaque ecole, il n y a pas de cadre. Le choix d une ecole est tres compliques.beaucoup ne sont finalement que des garderies! Les prix sont egalemeny dinguea!! 600 dollars minimum pour 3 matinees par semaine ..jusqua 1600/2000 dollars pour 5 jours complets… l ecole Francais est a 25000 dollar! Je ne Parles pas des repas du midi (souvent froids et malheureusement peu varie et equilibre..a part quelques exception).
    Annie

      MissBrownie

      (19 janvier 2017 - 12 h 08 min)

      Effectivement, j’ai une amie qui habite en Californie et d’après ce qu’elle raconte, je me rends bien compte que l’école et le collège ont un fonctionnement bien différent de celui de la France.

    madamezazaofmars

    (19 janvier 2017 - 11 h 16 min)

    Malgré tout ce qu’on a pu endurer pour Jajaja, j’aime l’école publique française

      MissBrownie

      (19 janvier 2017 - 11 h 19 min)

      Le problème est tout de même que selon les régions, les villes, les villages, les chances données aux enfants ne sont pas les mêmes … Je le vois bien. Ici, les enfants malentendants ont toute leur place alors que ce n’est pas le cas partout. C’est d’ailleurs pourquoi il y a un internat pour enfants malentendants juste à côté de chez nous … les familles n’habitent pas toutes à côté.

    Tinntam

    (19 janvier 2017 - 13 h 19 min)

    Merci !

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