A la Découverte de la Tunisie: 1er séjour

En sortant de l’avion, une bouffée d’air chaud m’envahit. Je ne m’attendais pas à une telle chaleur.

A l’aéroport, la maman de mon Homme nous attend. Je suis incapable de la reconnaître, je ne l’ai jamais vu, même pas en photo. Elle nous accueille les bras grands ouverts, avec le sourire. Hop, un câlin pour la route. Moi qui ne suis pas câlin pour 2 sous, je suis servie.

Je le sens bien que je ne suis pas la belle fille qu’elle attendait… Trop blanche, pas musulmane. Même mon prénom ne lui convient pas vraiment. Elle n’arrive pas à le retenir. Elle tente de me rebaptiser Nabila. Soit disant que ce n’est pas très éloigné de mon vrai prénom. Mais je ne me laisse pas faire.

Cette journée a été éprouvante, chargée. Une fois présentée à toute la famille, après 2h30 de route, sous une chaleur intenable, je prétexte être fatiguée et monte me réfugier dans ce qui fut la chambre du seul garçon de cette famille de 4 enfants. 1lit une personne, 1 bureau et des millions de posters « Star Club » sur les murs. Et oui, mon Homme n’occupant plus sa shambre, une de ses soeurs l’occupe à l’année et l’a décoré à son goût.

Je m’allonge sur le lit. Les ressorts me rentre partout dans le dos. Ce matelas est dur et très inconfortable. Mais la fatigue prend le dessus et je m’assoupis.

1 heure plus tard, mon Homme entre dans la chambre. Je me réveille en sursaut. J’étais au beau milieu d’un rêve. Je suis perdue. Mon Homme le voit tout de suite dans mon regard. Il me dit que je suis en Tunisie, dans sa chambre et là tout me revient. Etrange cette sensation de se sentir perdue, de ne plus savoir où l’on est.

Durant mon séjour, cette chambre sera souvent mon refuge. Ne me sentant pas toujours à mon aise, je m’y cloître souvent, un bouquin à la main.

J’essaie de faire des efforts, de participer, mais ma timidité et la barrière de la langue m’empêche d’être moi même. Je ne suis qu’une observatrice. Ca ne me dérange pas, j’aime ça observer, mais ce qui me dérange plus, c’est de ne pas comprendre les conversations. Pourtant, je n’ai pas à me plaindre, mon Homme essaie régulièrement de me faire la traduction, surtout quand c’est drôle. Mais rire à retardement je n’aime pas ça, puis parfois, il oublie de traduire et je me sens de trop. J’ai de la chance aussi car à part ma peut-être future belle mère qui a un peu de mal mais fait beaucoup d’effort, tout le monde parle assez bien le français. Mais ce n’est pas leur langue maternelle. Il est logique qu’ils parlent en tunisien entre eux.

Alors forcément, ce n’est pas toujours facile pour moi ce séjour. Parfois j’ai de gros coups de blues. Parfois je pars me réfugier dans la petite chambre et les larmes coulent toutes seules. Ce que j’aime, c’est partir me promener avec mon Homme. Visiter les médinas, aller à la plage, ou parfois dans des hôtels, voilà ce qui me redonne le sourire. Mais quand il est question de rendre visite à de la famille, mon sourire disparait. Je sais alors que je vais rester assise sur une chaise à manger, boire, et sourire aux gens qui me parleront alors que je ne comprendrais rien…

Ce 1er séjour en Tunisie, celui qui m’a fait connaître ma belle-famille n’a pas toujours été de tout repos pour moi, pas toujours facile. Parfois, je comptais les jours qui me séparaient du retour. Plus que 4 jours, plus que 3 jours, plus que 2 jours, Ouf demain je retrouve mon chez moi! Malgré tout, j’ai réussi à me faire aimer de cette famille. J’ai eu la bénédiction du père.

Et durant ce séjour, j’ai eu une belle surprise; Une chose que j’attendais, mais dont je doutais qu’elle soit un jour possible. Tout c’est joué pendant ces vacances et j’ai eu ma demande en mariage, sur le toit de la maison familliale.

Il y a déjà 7 ans que j’ai eu ma demande en mariage…

Aujourd’hui, surtout grâce aux enfants, j’ai moins de coup de blues, mais je ne comprends toujours pas les conversations…enfin je comprends le sujet de conversation grâce à certains mots que je connais. Par contre, je pense que maintenant ma Belle maman m’aime tel que je suis, qu’elle oublie ce que je ne suis pas.

Auteur de l’article : MissBrownie

Je m'appelle Anabel et je suis maman de 3 enfants. Lilloise depuis 1998, je vous raconte mes aventures de famille à la fois douces et piquantes depuis 2008. En 2019, je suis également devenue professeure des écoles. Retrouvez moi également sur Instagram sous les pseudos ana_missbrownie et anabel_en_classe.

13 commentaires sur “A la Découverte de la Tunisie: 1er séjour

    juju

    (10 juillet 2008 - 8 h 32 min)

    très jolie histoire en tous cas…. avec une jolie « fin » qui en fait n’en est pas une 🙂

    annouchka

    (10 juillet 2008 - 7 h 41 min)

    Oh je suis toute émue (j’ai tendance à pleurer pour un rien…). C’est tellement bien raconté que j’ai réussi à m’imaginer toutes les scènes. C’est pas facile le mélange des cultures, mais finalement vous y êtes plutôt bien arrivés et beaucoup devraient prendre votre exemple.

    Une jolie leçon de tolérance, parce que mine de rien ta belle-famille a quand même fini par t’accepter, et quand on connait les traditions de la religion musulmane, ce n’est pas rien !

    gazelle

    (10 juillet 2008 - 10 h 01 min)

    OH c’est une très jolie suite de texte que nous fait là, j’ai hâte de savoir la suite 🙂

    Pivoine

    (10 juillet 2008 - 10 h 06 min)

    @ Annouchka qui pleure pour un rien…tu ne serais pas enceinte toi?! 😉

    C’est pas évident mais tout le monde s’aime et s’accepte comme il est 🙂

    lili est insolente

    (10 juillet 2008 - 11 h 16 min)

    c’est beau !!

    ratounette

    (10 juillet 2008 - 12 h 39 min)

    Un bien joli souvenir! Tres joliment raconté!

    Camille

    (10 juillet 2008 - 13 h 50 min)

    Punaise, c’est vrai, c’est sacrément bien raconté, tout ça!
    Une demande en matiage sur le toit de la maison? mais waouh, quoi, waouh!

    titoun

    (10 juillet 2008 - 14 h 17 min)

    Oh …je comprend c’est jamais évident dentre ds une famille!!!! srtt avec la barrière de la langue

    angelita

    (10 juillet 2008 - 16 h 06 min)

    J’ai compati à ton histoire qui est magnifique.
    De plus réelle.
    Cela a dû être dur pour toi de vivre ces moments, surtout de ne pas comprendre la langue et ce ressenti de ne pas être attendue comme la belle-fille qu’il faut.
    En tous les cas, cela finit bien et je suis heureuse pour toi

    val

    (10 juillet 2008 - 20 h 42 min)

    J’imagine comment ça a du être difficile.
    Déjà, c’est pas évident, de rencontrer sa belle famille, alors avec la barriere de la langue …

    Alerte à Liège/Sophie

    (11 juillet 2008 - 0 h 39 min)

    Ta photo me laisse rêveuse! J’en ai marre de ce temps belge! Il pleut tous les jours en ce moment! Je vais me taper une déprime ;(((((

    tata

    (31 juillet 2008 - 21 h 58 min)

    En lisant ton histoire j’ai eu l’impression que c’était moi. Je comprend donc parfaitement tes états d’ âme. Ca m’a reconforte de te lire. Je suis canadienne. J’écris présentement de la tunisie. Je suis chez mes beaux parents et c’est la deuxième fois que je viens. Oui la barrière de la langue est dure. Je n’ai pas ma personnalité habituelle. Normalement, je suis une grande gueule. Ici j’ai une timidité paralysante. J’ai du mal a m’intégrer et personne ne fais attention a parler une langue que je comprend en ma présence. Juste quelques mots français de temps en temps quand ils s’adressent a moi seule. C’est ennuyant… Le temps est long… Et puis les émissions égyptiennes a la télé, mais quels navets! Heureusement qu’ils ont internet! Ca me permet de tenir le coup. Comme toi, il n’y a que les moments ou on visite la ville et va a la plage qui me donnent le sourire. Et non pas ce genre de sourires forces que je fais a la famille. Je sens que sa mère me scrute et a peur que je lui vole son « bébé » de 30 ans. Elle est quand même gentille, mais la situation reste quand même toujours délicate. Je deviens lassée d’être constament exposée aux regards scrutateurs et j’ai moi aussi besoin d’un coin de solitude pour me retirer. Moi aussi je suis a fleur de peau et je pleure souvent. Ils semblent m’accepter, mais ils me font aucun efforts pour m’aider a m’intégrer.

    tata

    (1 août 2008 - 2 h 06 min)

    bon, c’est encore moi tata. Désolé si j’ai pu paraître négative dans mon precedent message. C’est un de ces coups de blues comme ca m’arrive souvent quand je reste trop longtemps dans la maison a tunis sans sortir. Mais demain je pars a la plage de hammamet et du coup je me sens plus positive et les gens m’énervent moins ici. (je ne suis vraiment pas le genre de fille a aimer la petite vie plate) beaucoup parle avec ma belle-mère aujourd’hui et je crois que je l’apprivoise de plus en plus et que je l’ai peut être jugée hâtivement. Je crois que je l’aime bien.

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