Je ne sais pas mentir à mes enfants … Je ne sais pas mentir tout court. Quand je tente de mentir, je n’ai pas l’impression d’avoir mon nez qui s’allonge comme Pinocchio mais j’ai le sentiment d’avoir un panneau publicitaire clignotant sur mon front, indiquant en rouge » Elle Ment! ».
C’est ainsi que le jour où TiBiscuit m’a demandé « Dit maman, il existe ou il n’existe pas le Père Noël?« , je n’ai pas su lui répondre « oui » ou « non ». Je lui ai juste dit : « D’après toi, il existe? ». Mais il n’y croyait déjà plus. Les faire rêver est une chose, en leur racontant des histoires de Père Noël ou de petite souris, mais leur mentir quand ils posent ouvertement la question de l’existence en est une autre.
Je ne me sentais pas de tenter de faire durer le mythe un peu plus longtemps en inventant des histoires abracadabrantesques. J’ai préféré dire que croire au Père Noël est quelque chose de magique, qui fait rêver, que c’est beau d’y croire, que quelque part dans le Monde, il existe peut-être mais qu‘être un Père Noël, ce n’est pas forcément offrir des cadeaux à tous les enfants de la Terre. Jouer les Pères Noël peut aussi être un état d’esprit. Puis mes doudoux savaient très bien que leurs cousins tunisiens ne fêtaient pas Noël.
Pour la petite souris, c’est pareil, je n’ai pas su mentir. Où était l’intérêt ? En tout cas, je ne le voyais pas. Avoir sa première dent de tombée à 7 ans, ce n’est plus forcément un âge pour un garçon pour continuer à être naïf.
De toutes façons, c’est bien simple, si je tente de mentir à mes enfants, je le sens au ton de ma voix, elle n’est pas franche, elle implique un doute.
Je n’aime pas les mensonges. Et si moi je ne mens pas à mes enfants, si parfois, je modifie quand même un peu la vérité car elle n’est pas de leur âge, mes doudoux, eux, n’hésitent pas à tenter de me mentir. Malheureusement, ça se retourne souvent contre eux.
Avant quand TiBiscuit tentait de nous mentir, ça se voyait direct dans son regard. Il y avait un petit éclat de malice. Mais le bougre, il s’est entrainé. Et petit à petit, nous nous sommes aperçus qu’il nous mentait de plus en plus, sans que nous nous en apercevions. Je déteste ça! Je ne veux pas de mensonges.
C’est là qu’il a fallu discuter, lui faire comprendre qu’il serait moins puni s’il avouait ses fautes plutôt que de les dissimuler avec le risque qu’on les découvre un jour où l’autre.
Le mensonge part de la peur de la sanction… pourtant on ne peut pas dire que chez nous, les sanctions soient très fortes, qu’elles fassent peur… malgré tout, TiBiscuit a eu l’air de prendre comme un jeu le mensonge. Réussir à faire croire n’importe quoi à ses parents, c’est tentant. Voir s’ils tomberont dans le panneau ou pas.
C’est peut-être de ma faute tout ça… J’aime bien leur raconter n’importe quoi et leur dire après « C’était une blague! ». J’oublie que je n’ai pas des adultes en face de moi, que dans leur tête, ils ne pensent pas de la même façon que moi. Il faudrait que j’arrête les blagues?
Une chose est sûre, je ne veux plus de mensonges de la part de TiBiscuit. Je souhaite une relation de confiance.
Pour le moment, le nez de Chupa s’allonge quand elle tente de mentir… Enfin, avec son histoire de cahier perdu à l’école et introuvable, à un moment, nous nous sommes demandés si notre fille n’était pas mytho!
Les mensonges des enfants peuvent être petits et mignons, mais attention quand ils grandissent à ce que les mensonges ne grossissent pas eux aussi.
Pour agrémenter mon billet, voici 2 citations que j’aime beaucoup sur le mensonge et les enfants. De quoi pouvoir participer aux vendredis intellos.
« Ne pas mentir » : c’est une défense qu’on ne fait qu’aux enfants. On ne demande jamais aux adultes de ne pas mentir.
[Henry de Montherlant]
Extrait de Demain il fera jour
« Nous pouvons nous mentir, mais jamais nous ne réussirons à mentir à un enfant. »
[André Pronovost]
Extrait de Les marins d’eau douce
18 commentaires sur “Pretty Little Liars”
MyChoco
(16 septembre 2011 - 9 h 00 min)« Le mensonge, »
LES GRANDES PERSONNES sont expertes en la matière et, plus les hommes s’élèvent, plus ils font du mensonge une arme pour gouverner.
Que l’on mente pour dissimuler une mauvaise actions ou par omission, afin, croit-on, d’épargner ses proches, le mensonge révèle le peu de crédit accordé à soi-même, et le manque de confiance que ‘lon fait aux siens.
Une franche explication vaut mieux qu’un mensonge qui, fatalement, reviendra sur toi comme un boomerang. Il n’y a pas d’acte que tes parents ne puissent comprendre et pardonner.
Alors, promets-moi de ne pas faire du mensonge une arme dont tu deviendrais assurément la prisonnière.
(extrait) LETTRES A PRUNELLE de Alain Ayache.
MissBrownie
(16 septembre 2011 - 9 h 10 min)Joli extrait 🙂
Merci
Bunny Kokeshi
(16 septembre 2011 - 9 h 20 min)J’ai lu ces très jolies lettres à Prunelle 😉
amandine didine
(16 septembre 2011 - 10 h 11 min)je n’arrive pas amentir , je suis (trop) direct je dis(trop) se que je pense , meme a mes enfants !
et puis mentir a nos enfants , cest comme si on se menter a nous meme , alors je ne suis pas pour
loulou aussi commence a mentir , il essaie , mais que cest facile (pour le moment) de savoir quand il ment
parfois cest son imagination qui prend le dessus de la verite , comme pour cette histoire de coloriage
s’il depasse pas en coloriant a l’ecole , la maitresse les puni au coin … j’ai demander a la mairesse : il avait associer la punition au debordement dun copain (mais celui ci faisait des betises a cotes dou la punition) ceci n’etait donc pas un mensonge 🙂
jai pas hate quil grandisse , pour cette raison aussi tiens ! lol
Lucky Sophie
(16 septembre 2011 - 11 h 44 min)oh ton billet me plaît, c’est ma plus grande crainte aussi, que les enfants nous mentent par peur de la sanction…
Lexou
(16 septembre 2011 - 14 h 02 min)J ai toujours eu horreur des mensonges,même si parfois la vérité n est ni belle a dure ni a entendre
Mme Déjantée
(16 septembre 2011 - 14 h 39 min)Merci beaucoup de cette contribution… La question du Père Noël pose aussi plus largement celle de savoir ce qu’il est souhaitable ou non de dire aux enfants.. Comme toi, je déteste les mensonges, comme toi j’ai parlé à mes affreux du fait qu’à Noël, chacun se transforme un peu en père noël… D’un autre côté, il y a la question de l’évocation des guerres, des drames de l’histoire ou de l’actualité.. et dans ce registre, je ne suis pas persuadée que la vérité crue soit la meilleure solution…Entre respect de l’enfance et droit à la vérité, rien n’est jamais tout blanc ou tout noir…
Pour compléter tes ressources livresques, je me permets de te mettre un extrait de La gloire de mon Père de M. Pagnol qui, à mon sens, retrace bien ce que tu décrits…
« Mon oncle Jules devint très vite mon grand ami. Il me félicitait souvent d’avoir tenu la parole donnée, et d’avoir gardé le secret [ndlr: il lui a fait croire que le parc d’attraction lui appartenait], au temps des rendezvous au parc Borély ; il disait à qui voulait l’entendre, que « cet enfant ferait un grand diplomate » ou un « officier de premier ordre » (cette prophétie, qui avait pourtant une alternative, ne s’est pas encore réalisée). Il tenait beaucoup à voir mes bulletins scolaires, et me récompensait (ou me consolait) par des jouets ou des sachets de berlingots. Cependant, comme je lui conseillais un jour de faire construire une petite maison dans son admirable parc Borély, avec un balcon pour voir les cyclistes, il m’avoua, sur le mode badin, qu’il n’en avait jamais été le propriétaire. Je fus consterné par la perte instantanée d’un si beau patrimoine, et je regrettai d’avoir si longtemps admiré un imposteur. De plus, je découvris ce jourlà que les grandes personnes savaient mentir aussi bien que moi, et il me sembla que je n’étais plus en sécurité parmi elles. Mais d’un autre côté, cette révélation, qui justifiait mes propres mensonges passés, présents et futurs, m’apporta la
paix du cœur, et lorsqu’il était indispensable de mentir à mon père, et que ma petite conscience protestait faiblement, je lui répondais : « Comme l’oncle Jules ! » ; alors, l’œil naïf et le
front serein, je mentais admirablement. »
MissBrownie
(18 septembre 2011 - 0 h 27 min)Quand la vérité est trop crue, je la modifie , j’utilise des mots moins durs, adaptés à eux, mais ce n’est pas réellement un mensonge 😉
Elodie
(16 septembre 2011 - 15 h 44 min)J’ai très peur d’arriver à ce genre de question. Je me souviens, petite, j’ai longtemps fait croire à ma mère que je croyais au père-noel parce que ça lui faisait mal de me voir grandir.. C’est drôle.
maman-mais-pas-seulement
(16 septembre 2011 - 16 h 31 min)tiens c’est drôle Pagnol, Numéro lit justement le temps des secrets en ce moment …
sujet fort intéressant et perso, je ne supporte rien moins que de voir les enfants mentir :Numéro 1 ne l’a jamais fait, c’est une seconde nature chez Numéro 2 …
Mentir est un moyen d’exister, de se donner de l’importance, je me suis promis que si ça ne s’apaisait pas, j’emmenerai Numéro 2 consulter pour qu’elle puisse se sentir vraiment prise en compte même si j’essaie de lui faire bien comprendre qu’elle a sa place et qu’elle est unique mais bon, quand on a pas de recul, ce n’est pas évident
maman-mais-pas-seulement
(16 septembre 2011 - 16 h 32 min)et je relaie sur facebook !
stephaline
(16 septembre 2011 - 17 h 43 min)j’ai constaté la même hose chez Charlne et ca me met hors de moi … J’avoue ne pas avoir trouvé encore les mots pour lui expliquer que mentir, c’est mal …
Ca me laisse même plutôt mal … Comment faire comprendra son enfant que de dire la vérité est le mieux pour lui ??
Pas simple
nana
(16 septembre 2011 - 19 h 16 min)en général, je m’en sors comme toi, en retournant la question…
Mais j’avoue avoir déjà menti à mes enfants: « vous allez ou maman ce soir avec papa? pourquoi nous on vient pas? »… euh… »on va à une fete sans enfant chéri. c’est pas nous qui avons décidé »… ça passe mieux que « on a envie de danser toute la nuit avec papa sans avoir à se soucier de ou vous êtes ta soeur et toi »… ouais je sias… mère indigne! ;o)
eureka
(16 septembre 2011 - 20 h 44 min)j’essaye de ne pas mentir, le pere noel ils savent depuis bébé qu’il n’existe pas, j’ai faitle choix de ne pas les baratiner, ça peut paraitre crue pour certaines mais les miens l’ont tres bien pris…ensuite bon il m’est peut etre arrivé de mentir, à vrai dire je m’en souviens pas…
Xtinette
(16 septembre 2011 - 20 h 48 min)Je déteste le mensonge aussi… Je me souviens avoir posé la question du Père Noël à mère et quand elle m’a répondu qu’il n’existait pas, j’ai éclaté en sanglots et je l’ai accusée de m’avoir menti jusque là ! C’était pas facile pour elle non plus !
Anaisl57
(16 septembre 2011 - 21 h 22 min)Jolies ces citations.
Je te comprends moi aussi je souhaite mentir le moins possible,
Mais je pense qu’il y a certains sujets ou c’est difficile de dire toute la vérité malheureusement
Luplume
(17 septembre 2011 - 9 h 45 min)Je trouve ça très joli ta manière d’expliquer le Père Noël. Je pense que c’est inévitable que nos enfants nous mentent, ça fait partie du processus, mais j’imagine comme ce doit être déroutant… Ceci dit, je ne considère pas les blagues comme des mensonges. Alors, ne te brimes pas!
annouchka
(17 septembre 2011 - 23 h 12 min)Je n’aime pas ça non plus et comme toi, je ne sais pas mentir, c’est au dessus de mes forces (je n’arrive à mentir que par omission, et encore, c’est dur !).
Je pense que les enfants ont besoin de mentir, ça doit faire partie de leur apprentissage de la vie… En tout cas j’ai beaucoup menti à mes parents quand j’étais enfant, encore plus quand j’étais ado. Mais c’est sûr qu’en tant que parent, c’est frustrant de ne pas s’en rendre compte !
Ta manière de répondre à des questions simples telles que « le père existe t’il » est vraiment belle et je saurai m’en souvenir le jour ou mon fils me posera la question !