Lecture d’été pas vraiment Légère

Avant de partir en vacances, j’ai hésité … prendre ou ne pas prendre les quelques livres de pédagogie enfantine posés à côté de mon lit, afin de pouvoir entrer au cœur des émotions de mon grand bébé. Puis finalement, j’ai estimé que mon petit garçon était assez facile à comprendre. C’est surtout sa maman qui de temps en temps est fatiguée de faire des efforts pour réagir comme il faut, de manière « consciente ».

Après une légère hésitation, dans la valise, j’ai mis « Il faut qu’on parle de Kevin », un livre offert à l’occasion de mon anniversaire par l’une de mes amies. Il était sur ma wishlist amazon depuis un moment déjà. J’aurai pu prendre « L’enchanteur », le livre que je n’ai pas fini l’été dernier et dont l’histoire me plaisait beaucoup ou « 17 lunes », pour connaître la suite de 16 lunes, commencé en roman puis fini en film. Mais j’ai préféré prendre ce pavé de 600 pages afin d’être certaine qu’il soit assez gros pour 2 semaines de vacances.

Je l’ai avalé en 1 semaine, tellement absorbée par l’histoire. Une histoire bien plus percutante que tous les livres de pédagogie ou psychologie enfantine que j’aurai pu emporter.

« Il faut qu’on parle de Kevin ». Ma mère, ancienne institutrice, m’a toujours dit que les Kevin étaient des p’tits durs, des intrépides. Le Kevin de l’histoire est un meurtrier. Avant de devenir ce tueur, Kevin pourrait être qualifié de « sale gosse ». Mais Eva, sa mère voit bien pire en lui alors que son père trouvera toujours un moyen de l’excuser et de ne pas le punir. Kevin est fascinant, jusqu’à en être attachant, malgré l’horreur de ce qu’il fait subir à son entourage.

Tout commence par un couple passionnel, une envie de bébé pas vraiment partagé, une femme qui tombe enceinte puis le regrette assez vite, mais qui ne peut revenir sur sa décision.

Quand l’enfant né, rien n’est comme dans les rêves de la jeune maman. Tout n’est que déception. Son bébé refuse de téter et elle voit cela comme un rejet.  Aucun lien magique ne se crée avec son tout petit. Elle fait une dépression post partum, mais refuse de se faire soigner.

A la lire, de toute façon, elle a enfanté un petit démon. Ce n’est qu’un nouveau-né, mais elle le pense assez intelligent pour déjà œuvrer à lui pourrir la vie. Il lui vole son mari, il lui vole sa vie. Son nourrisson est certainement un BABI, mais contrairement à son mari, elle n’a jamais voulu lire aucun livre sur l’art d’accommoder les bébés. A quoi bon ? Ce bébé est un démon. La preuve, toutes les nourrices démissionnent les unes après les autres.

« Il faut qu’on parle de Kevin » est l’histoire d’une maman qui n’arrive pas à aimer son fils et peine à créer un lien avec lui. Pourtant, contrairement à son mari, toujours dans l’excès du « C’est trooop génial !!! », elle cherche malgré tout à le comprendre.

Finalement, c’est cela que recherche Kevin : de l’attention, même si le moyen d’y arriver est de commettre des atrocités.

Je ne vous révélerai pas le dénouement du roman, sinon, vous n’auriez aucun intérêt à le lire.  Ce livre poignant raconte l’histoire d’une mère perdue dans sa maternité, perdue face à son fils qu’elle voit comme un étranger, un intrus dans son couple. L’introspection de cette mère qui se demande, au travers des lettres qu’elle écrit à son ex mari, si finalement, ce n’est pas vraiment elle la coupable de tout est bouleversante. Les mères sont toujours coupables … Et pourquoi, les pères ne seraient pas également responsables ? Un père qui se met des œillères pour ne pas admettre les bêtises de son propre fils et n’essaie pas de comprendre sa véritable personnalité, n’est-il pas autant coupable qu’une mère qui accuse toujours son fils d’être responsable des pires horreurs ?

Un roman que je ne regrette pas d’avoir mis dans ma valise.

L’ayant refermé hier soir (très tard), je m’interroge encore sur la vraie réponse au « Pourquoi ? ». Parce qu’il pensait que c’était ce que sa mère attendait de lui : la pire des horreurs ? Et que grâce à elle, il aurait enfin toute son attention. Je crois que j’ai de la peine pour Kevin. Quant au dénouement, je l’avais deviné avant la fin. Enfin, je m’en doutais.

Si vous cherchez une lecture légère, ce n’est pas avec ce roman que vous la trouverez, mais je préfère ce genre de lecture à tous les livres ennuyeux sur la pédagogie.

Maintenant, je n’ai plus qu’à regarder le film adapté du roman.

Auteur de l’article : MissBrownie

Je m'appelle Anabel et je suis maman de 3 enfants. Lilloise depuis 1998, je vous raconte mes aventures de famille à la fois douces et piquantes depuis 2008. En 2019, je suis également devenue professeure des écoles. Retrouvez moi également sur Instagram sous les pseudos ana_missbrownie et anabel_en_classe.

10 commentaires sur “Lecture d’été pas vraiment Légère

    La maman des "petits plats"

    (16 août 2013 - 14 h 16 min)

    Je ne connaissais pas du tout cet ouvrage. Je crois bien que je vais me laisser tenter …

    Cet été, comme beaucoup de monde avant moi, j’ai pris le temps de lire La vérité sur l’affaire Harry Québert. J’ai adoré et je me suis aussi couchée très, très tard un soir, étant incapable de refermer le livre sans connaître la fin 😉

    Ninie Pouce

    (16 août 2013 - 15 h 24 min)

    J’ai lu le livre, je l’ai même prêté, et j’ai vu le film, d’ailleurs Tilda Swinton cadre bien avec le personnage. Cette lecture m’a percuté de plein fouet, c’était horriblement pesant et complexe mais je l’ai vraiment aimé, dans toute la complexité de l’amour filial dont on ne parle pas. Je dois d’ailleurs en rédiger un billet, ça fait un an 😀

    lanabc

    (16 août 2013 - 16 h 25 min)

    J’ai entendu parler de ce livre mais je ne l’ai pas lu…

    Ta maman a raison, les Kevin sont rarement sages… D’ailleurs cette année j’aurais mon Kevin et ma collègue son Dylan… Blague d’instit…

      Maud

      (18 août 2013 - 21 h 34 min)

      C’est clair ! jamais aimé les kevin, j’aurais jamais pu appeler mon fils comme ça ! d’ailleurs, c’est un gros problème d’instit de trouver le prénom de ses enfants… 😉

    Myzotte

    (17 août 2013 - 8 h 31 min)

    Tu me le preteras ?
    Moi j’ai fait l’inverse j’ai vu le film :^)

    Mais c’est une histoire vraie ou pas ?

    Amy

    (17 août 2013 - 14 h 24 min)

    Tiens, marrant que tu parles de ce livre, j’ai vu l’adaptation en film cette semaine, j’en parle d’ailleurs sur mon blog ! Je pense que le film est bien aussi, mais sans doute moins riche, psychologiquement, que le livre tel que tu le décris.

    Maud

    (18 août 2013 - 21 h 35 min)

    Moi, c’est pas mon genre de lecture… déjà que je lis pas souvent (depuis quelques année, seulement pendant les vacances d’été!!), il me faut une lecture légère! Je viens juste de finir mon livre de l’été (de l’année!) : la fille de papier (musso), j’ai adoré!!

    LMO

    (19 août 2013 - 18 h 20 min)

    Tu as piqué ma curiosité! Je crois que je vais aller le chercher à la bibliothèque!

    Vinie

    (21 août 2013 - 22 h 03 min)

    Pas du tout léger comme lecture en effet… Mais il m’intrigue et j’aimerai connaître la fin alors je vais tenter de me le procurer en ebook 🙂

    Aujourd’hui, j’ai acheté « Hate List » et j’ai hâte de le lire, il a l’air super aussi !

    clairebelgato

    (3 août 2016 - 17 h 14 min)

    Je ne sais pas si je lirai ce livre mais le thème est très fort en tout cas !

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