Faut-il être Optimiste pour faire des enfants ?

Je suis maman de 3 enfants. Mon mari et moi-même sommes-nous plus optimistes que les autres pour avoir fait 3 enfants dans ce monde de fous à l’avenir sombre ? Après avoir regardé un reportage sur ces familles américaines dormant sur des parkings dans leur voiture ou vivant dans une caravane, on peut penser qu’avoir des enfants à notre époque est pure folie.

En fait, quand on conçoit un enfant, on évite de penser à ceux des autres qui meurent tous les jours à cause de la guerre, la famine ou la maladie. On évite même de penser aux enfants des amies ou connaissances qui se battent (ou se sont battus) pour leur vie. D’ailleurs les parents des enfants qui meurent tous les jours continuent de faire des enfants. Sont-ils optimistes ?

Imaginez un peu que par pessimisme, les gazelles arrêtent d’avoir des petits juste par peur que les guépards ne les mangent tous. Bon ok, il n’y a pas de moyen de contraception chez les gazelles.

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Mon homme et moi aurions pu nous arrêter à 2 enfants : le choix du roi. Nous nous étions « renouvelés ». Un garçon et une fille pour nous remplacer sur Terre. Mais non, nous avons fait un 3ème enfant.

Pourtant, je ne pense pas que nous – les gens qui font des enfants – soyons plus optimistes que les autres. Ni plus égoïste vu qu’une des raisons qui me pousserait à ne plus avoir d’autres enfants est justement égoïste : ne pas avoir à cuisiner plus ou à faire plus de lessives (et pourtant, de nos jours, nous ne lavons plus à la main, sauf si on décide un retour à la nature, comme certains).

Avoir des enfants, c’est un peu une façon de combattre le pessimisme, non ?

Avoir des enfants, c’est croire que demain, peut-être, ils arriveront à rendre meilleur le Monde actuel.

Avoir des enfants, c’est avoir foi en l’avenir, qu’on soit croyant ou non.

Voilà quel genre d’optimisme ont certainement les gens qui font des enfants.

Lors du baptême de son 3ème enfant, ma soeur a dit une très jolie phrase sur les enfants. Bien évidemment, je ne m’en souviens pas. Mais il était question du fait que nos enfants ne nous appartenaient pas vraiment, que nous étions là pour les guider, les aider à trouver le meilleur chemin.

Des personnes ne voulant pas d’enfants de peur de leur transmettre une maladie héréditaire ou parce qu’il se passe trop de choses moches dans le Monde, j’en connais. Et malgré l’entourage qui a eu des enfants avant, ce qui aurait pu les démotiver encore plus, elles ont fini par avoir des enfants par choix.

Faire des enfants est aussi une question d’instinct. Impossible de connaître les vraies raisons qui nous poussent à vouloir avoir des enfants et quand on les touche du doigt, elles peuvent nous apparaître comme égoïste. Comme il peut sembler égoïste de ne pas vouloir d’enfant ou de n’en vouloir qu’un ou d’en vouloir toute une tribu.

Au fond, avoir des enfants est aussi une question de survie. De survie de l’espèce humaine, un instinct animal que nous avons en nous pour que nous ne cessions pas d’exister.

Une chose est certaine, une fois que l’on devient parent, même s’il y a des jours où l’on aimerait partir loin et les laisser se débrouiller seuls, on n’imagine plus notre vie sans eux. On pense même qu’elle serait bien plate et morne, sans saveur [D’ailleurs, je pense que le roman « We need to talk about Kevin » est intéressant à ce propos].

Par contre, ça fait très mal quand nos enfants nous balancent en pleine figure :

« J’ai jamais demandé à naître ! » [réminiscence de la crise des 7 ans, heureusement finie ! ]

Finalement, faut-il être optimiste pour faire des enfants ? Non, je ne pense pas. Juste un petit peu d’inconscience. Ne pas trop réfléchir.

Ce billet étrange, j’ai eu envie de l’écrire après avoir lu un tweet de Monique Bacon et le billet qui en découlait de Marie.

Auteur de l’article : MissBrownie

Je m'appelle Anabel et je suis maman de 3 enfants. Lilloise depuis 1998, je vous raconte mes aventures de famille à la fois douces et piquantes depuis 2008. En 2019, je suis également devenue professeure des écoles. Retrouvez moi également sur Instagram sous les pseudos ana_missbrownie et anabel_en_classe.

21 commentaires sur “Faut-il être Optimiste pour faire des enfants ?

    Eve

    (12 février 2014 - 23 h 59 min)

    Moi je fais parti de ceux qui flippent de l’avenir et qui frainent pour faire le troisième à cause de ça… je trouve ça égoïste au contraire de faire un troisième. Parce qu’on pense à nous maintenant, à notre envie là..mais demain ? quand on sera plus là ? quel monde vont-ils récupérer ?
    Bon…il est pas joyeux mon com…même si au font de moi j’ai très très envie du troisième :))

      MissBrownie

      (13 février 2014 - 0 h 05 min)

      Ne penses-tu pas que nos arrières grands parents et grands parents auraient pu se poser la question eux aussi avec les guerres, le nazisme … et pourtant, mes parents sont tous les 2 issus de famille de 3 enfants.
      Ils ont eu raison de croire que demain serait moins sombre (même si en ce moment, le ciel redevient gris)

    Maman Yuki

    (13 février 2014 - 0 h 25 min)

    Je suis plutôt d’accord avec toi! Dans le genre sur-optimisme pour faire un bébé je suis d’un autre genre. Je suis tombée enceinte à 20 ans, en plein dans mes études, alors que je n’étais que depuis deux mois avec le papa. Nous avons eu ce bébé et nous ne le regrettons pas même, comme tu le dis, quand on voudrait partir et la laisser se débrouiller.
    Je n’ai pas eu peur de l’avenir, je n’ai pas eu peur tout court. J’ai gardé mon bébé sans y réfléchir, parce que j’en avais envie tout au fond de mes tripes (bon on a quand même réfléchi à si on pourrait assumer ses besoins, quand même…).
    J’ai eu une grossesse difficile, un accouchement difficile, un bébé beaucoup trop petit qui nous a fait d’énorme frayeurs. Tout ça a été trop éprouvant. Et pourtant je sais que nous aurons au moins deux autres enfants. Pas tout de suite, entendons nous bien, mais je le sais et Papa Panique est d’accord avec moi.
    Bref, je suis bien d’accord, c’est quelque chose d’inexplicable, qui peut paraître égoïste ou trop optimiste, mais c’est comme ça!

    PS: Tu as vu l’adaptation cinématographique de « we need to talk about kevin »? J’ai trouvé le film très bien fait aussi!

      MissBrownie

      (13 février 2014 - 10 h 31 min)

      C’est comme une évidence 🙂

      Oui, j’ai vu l’adaptation cinématographique de « we need to talk about Kevin » 😉 J’ai préféré le livre, comme toujours, car il soulève beaucoup plus de questions et de sentiments mère-fils que le film, mais j’ai aimé 🙂

    Maud

    (13 février 2014 - 0 h 17 min)

    Intéressant ce billet.

    Je crois aussi que c’est un instinct qui nous tombe dessus d’un coup (ou pas) à un moment donné de notre vie… Plus jeune, il était hors de question pour moi, d’avoir des enfants… puis, un jour, ça m’a paru comme une évidence, voire une étape indispensable !
    Je crois qu’effectivement, c’est plutôt un peu d’inconscience, que d’égoïsme, ou d’insouciance…

    C’est « marrant », parce que tu parles de parents qui perdent un enfant (ce qui est quelque chose d’horrible, à laquelle je ne préfère même pas penser une seconde), mais ces temps-ci, c’est plutôt l’inverse qui me hante : que mes enfants perdent leurs parents ou un de leurs parents… 🙁

    C’est clair qu’on n’imagine plus notre vie sans eux !!

    J’ai bien ri là : « Lors du baptême de son 3ème enfant, ma soeur a dit une très jolie phrase sur les enfants. Bien évidemment, je ne m’en souviens pas. » 🙂

    Très joli billet. Merci.

    (tu vois que je l’ai lu :-p )

      MissBrownie

      (13 février 2014 - 0 h 22 min)

      Mais si ma soeur passe par là, j’espère qu’elle s’en souviendra malgré son SNU ^_^

    Maud

    (13 février 2014 - 0 h 18 min)

    (zut, je pensais être la première à lire et à la commenter… mais tu m’as fait perdre du temps sur FB :-p )

    O'jémymaju'p

    (13 février 2014 - 9 h 29 min)

    Bonjour,
    concernant la phrase de ta soeur, elle doit venir, je pense de ce poème de Khalil Gilbran dans son livre le Prophète : http://www.poesie.net/gibran1.htm
    merci pour ce billet qui fait réfléchir, merci pour tous les autres billets qui font rires et réfléchir aussi….j’aime beaucoup comment tu écris ce que vit ta famille !

      MissBrownie

      (13 février 2014 - 10 h 32 min)

      Merci 🙂
      Ma soeur s’est peut-être inspirée de ce poème, je ne sais pas. Ses mots y ressemblaient. En tout cas il est magnifique.

    LMO

    (13 février 2014 - 9 h 54 min)

    J’aime beaucoup ton billet… Je le trouve très lucide!
    En effet, si nos parents, grand-parents etc avaient eu trop peur de l’avenir, le monde n’aurait pas pu devenir ce qu’il est…
    Je respecte et comprends ceux qui ne veulent pas d’enfants, c’est une décision tellement difficile de donner la vie, le contexte n’est jamais favorable…

    Comme tu dis, il faut une part d’inconscience pour mettre au monde un enfant, une part d’optimisme aussi…

    Par contre, je trouve ta photo terrifiante! 😉 (celle avec le bébé gazelle)

      MissBrownie

      (13 février 2014 - 10 h 36 min)

      Oui, ma photo est terrifiante … J’aurai envie de sauver ce bébé gazelle. Mais j’avais envie d’une photo comme ça, pour rappeler que nous sommes des mammifères et que certains autres mammifères ont une existence bien plus incertaine que la notre (même s’ils survivront peut-être à notre espèce 😉 )

    Ninie Pouce

    (13 février 2014 - 11 h 22 min)

    Je flippe pour l’avenir de nos enfants quand je vois comment tourne la société. Mais j’ai quand même envie d’en avoir, égoïstement ou pas, pour construire une vie de famille et essayer de rendre tout le monde heureux en partageant de bons moments comme j’en ai eu dans mon enfance. Et puis, on est programmé pour se reproduire, c’est un appel du corps. Je le vis tous les jours quand je pense à mon ventre qui pourrait être plein, malgré que je n’ai pas encore de papa sous la main. Du coup, je suis persuadé que c’est la nature qui lance son appel !

    wondermomes

    (13 février 2014 - 11 h 42 min)

    Très chouette article, qui me parle beaucoup car forcément, le passage au 3ème a fait couler pas mal de paroles autour de moi…Je te rejoins, nous ne sommes pas plus optimistes que les autres mais dans mon cas, c’était dans mes tripes, depuis toute petite, peut-être parce que je suis fille unique ? Je ne sais pas…Mais j’ai toujours voulu 3 enfants…

    Lucky Sophie

    (13 février 2014 - 12 h 21 min)

    Effectivement je pense qu’on fait abstraction de tous les malheurs de la terre quand on fonde une famille… et heureusement parce qu’on est plutôt heureux quand même !

    madamezazaofmars

    (13 février 2014 - 12 h 28 min)

    J’ai lu l’article de Marie hier, le tien ce matin, et moi je dirais que c’est plus pour les élever chaque jour, pour les protéger de ce qui justement est laid dans ce monde, pour les aider a grandir qu’il faut avoir une bonne dose d’optimisme.
    Tu sais ces journées ou le grand est pénible parce qu’il est malade, ou le moyen fait betise sur betise et ou le tout petit ne cesse de pleurer, la ce sont des journéés ou il faut faire preuve d’optimisme, et de beaucoup d’humour et d’auto derision aussi

    cleopat

    (13 février 2014 - 13 h 44 min)

    je crois que je ne me suis jamais posé de question de ce type d autant que je n’avais que 18 ans à la naissance de mon premier enfant .! ni optimiste, ni pessimiste, ni vraiment inconsciente juste amoureuse! et je ne nous voyais pas sans enfant ! bien sûr les relations parents enfants ne sont pas toujours parfaites, il y a parfois des couacs, des heurts,des incompréhensions, mais c est la vie ! ils sont un peu de nous, mais ils sont eux m^mes et différents de nous avant tout! 🙂

    myzotte

    (13 février 2014 - 17 h 09 min)

    Coucou

    merci pour le clin d’œil ;^)
    alors pour les curieux nos phrases c’était (en espérant que des gens ne les recopient pas « bêtement » mais s’en inspirent) :
    « Si aucun chemin n’est tracé d’avance, nous souhaitons (MiniChou), en te baptisant aujourd’hui, t’ouvrir un chemin d’amour et de générosité, partager avec toi des valeurs auxquelles nous sommes attachées. Ainsi entouré, peu importe la route que tu emprunteras, ce sera toujours la bonne à nos yeux. »
    Et
    « Seigneur, […] Aide nous à être bienveillants, et donne-nous de savoir nous effacer quand viendra pour [nos enfants] l’heure de prendre leur vie en main. »

    Voilà sinon j’ai lu ton billet, celui de Marie, et les tweets de départ.
    Binh que dire…

    A la fois plein de truc et rien du tout.
    Tellement c’est glauque comme questionnement de départ finalement.

    On dit qu’un enfant c’est l’avenir.
    Alors si tout ces gens qui ont peur de demain et voit notre monde, notre pays si noir, c’est qu’ils n’ont pas confiance en l’avenir…
    Alors ils n’ont pas confiance en leur enfant. Ils ne croient pas en eux, c’est ça ?

    Je crois qu’on est tous là pour faire évoluer le monde et qu’on est quand même une majorité à avoir du bon sens.

    Je ne suis pas sûre qu’on vive dans la pire période de tous les temps non plus !
    Au contraire.
    Après il faut savoir réaliser ses rêves. Ma famille en fait partie et ça n’a rien d’égoiste
    Au contraire.
    Pour moi donner la vie est un acte plein d’amour et de générosité.
    Peu importe la période ou le pays dans lequel on vit, on donne la chance à un humain de vivre et réaliser ses rêves, de contribuer au monde. D’y laisser un trace, aussi petite soit-elle, elle a son importance.

    La maman des petits plats

    (13 février 2014 - 23 h 39 min)

    Je n’ai pas réfléchi avant d’avoir des enfants. C’était quelque chose d’instinctif.

    Maintenant, oui, parfois, ça me fait peur.

    Mais il est trop tard pour avoir des regrets ou des craintes et je préfère avoir confiance en eux et les accompagner sur leur chemin de vie du mieux que je le peux.

    Laurence

    (14 février 2014 - 10 h 24 min)

    Merci pour ce texte, je me pose des questions à ce sujet moi aussi, comme votre amie, et c’est toujours intéressant de lire les réponses. Dans votre texte, c’est la dernière phrase qui me parle le plus « ne pas trop réfléchir », justement, je ne suis pas du genre à prendre des décisions sans réfléchir, surtout aussi grandes que celles-là. Cela me rassure en un sens que ce soit une partie du choix; cela me conforte dans l’idée que ce n’est peut-être pas pour moi.

    Hysterikfamily (julie)

    (17 février 2014 - 10 h 43 min)

    J’ai beaucoup aimé ton article . Je pense qu’il ne faut pas trop y penser et suivre ses envies . Arrêter de vivre parce que le monde est moche, ça serait triste et comme tu le dis, nous ne serions plus très nombreux sur terre.Peut-êztre rendons-nous ce monde plus beau en y mettant le rire de nos enfants… en tout temps il y a eu des guerres , des épidémies et les hommes on continués à se reproduire… Disons qu’avoir des enfants c’est peut-être aussi inconsciemment laisser une trace de nous après que nous ne soyons plus là …

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