Je me souviens de toutes ces heures passées, adossée au mur de la cuisine, à discuter avec ma mère… Adolescente, j’aimais me confier à ma mère, lui raconter ma vie presque comme à une meilleure amie. J’avais peu de secrets pour elle.
Avec le recul, je me dis que j’ai souvent du la saouler avec toutes mes histoires, comme quand Chupa me déballe 50 mots à la seconde pendant que j’essaie de « travailler ». Je finis souvent par lâcher le fil et répondre « hum hum » sans savoir de quoi elle me parle réellement. Pourtant, je suis multitâche. Même au boulot, j’arrivais toujours à suivre une conversation tout en travaillant. Mais là, elle parle trop. Trop vite, trop fort, trop dans tous les sens.
Ma mère, je l’embêtais toujours quand elle cuisinait.
Encore aujourd’hui, la cuisine est souvent notre QG à nous les filles de la famille quand nous voulons discuter entre nous. Comme si dans la cuisine, nos mots n’étaient pas audibles. Tu parles! La cuisine n’a pas de porte et le salon est juste à côté… Enfin, des hommes devant un écran avec le son monté au max parce qu’ils se pensent tous à moitié sourd, ça aide à être discrètes.
J’aime que mes enfants aient assez confiance en moi pour se confier. Même s’ils savent pertinemment que ce sera répété à leur papa puisque nous n’avons pas de secrets.