Quand j’avais 10 ans, nous avons déménagé.
Nous avons quitté un logement de fonction dans un grand village avec café et boulangerie pour une grande maison, dans laquelle chacun aurait sa chambre, située au coeur d’un petit village de 300 habitants à peine et autant de vaches. Le village où ma mère avait grandi et où ma grand-mère habitait encore.
Passer son adolescence dans la campagne profonde, dans les années 90 (c’est à dire, à l’époque où internet n’existait pas), c’était :
- maudire chaque jour ses parents d’avoir choisi d’habiter à la campagne plutôt qu’en ville
- envier ses voisins qui eux ont un scooter, offert par leurs parents, pour aller en ville
- connaître par cœur les catalogues de ventes par correspondance de vêtements et ne s’habiller quasiment que par correspondance (par téléphone ou courrier évidemment ! On n’était pas trop minitel)
- attendre avec impatience le jour des courses pour enfin pouvoir faire un tour à la maison de la presse et dans l’hypermarché
- ne pas connaître le goût d’un macdo et la pizza, c’était uniquement le format rectangulaire familial de l’hypermarché, pas de livraison à domicile
- faire du vélo, beaucoup de vélo, mais ne pas aller plus loin que le village voisin parce que la côte et la traversé de la forêt en montée, ça use !!!
- connaître tous les chemins au coeur de la forêt à force de s’y promener
- pouvoir observer les étoiles les soirs d’été sans que l’intensité de la voûte céleste ne soit amoidrie par les lumières de ville (à 23h, il faisait nuit noire. Aucun lampadaire) et attendre les étoiles filantes pour faire un voeu. Y croire