« Bonne nuit maman lapin » « Bonne nuit mes lapereaux » « Bonne nuit maman chat » « Bonne nuit mes chatons » « Bonne nuit maman souris » « Bonne nuit mes souriceaux… »
Ça, c’était il y a 25 ans, quelque part en France dans un village de Picardie … Un rituel qui semblait pouvoir durer des heures pour ma mère. Un moyen pour nous [enfin je crois surtout pour moi], de la garder près de moi le plus longtemps possible, et accessoirement, d’apprendre le nom des bébés animaux… parce que tous les animaux y passaient un jour où l’autre, même les plus incongrus comme l’ornithorynque qui me fascinait.
25 ans plus tard, je suis dans le rôle de la maman. Mes doudoux ne passent pas en revue les animaux de la Terre entière mais souvent ils font semblant d’oublier que je leur ai déjà fait 1, 2 ou 3 bisous de Bonne Nuit et je reviens souvent sur mes pas pour en faire un avant dernier.
Parce que le dernier, c’est celui qui est envoyé de loin avec la main, après avoir articulé avec plus ou moins de succès un « Tesbah ala khir« , un des quelques mots que les doudoux et moi-même connaissons en arabe.
Mais avant de poser sa tête sur son oreiller et de s’ensevelir sous sa couette, Chupa me lance toujours un « A toute à l’heure maman!« .
Je prenais cela comme un moyen de conjurer le sort, un moyen de se dire que nous nous reverrons forcément dans un laps de temps qui lui aura paru court grâce au sommeil.
La vérité, elle me l’a confié il y a peu …