La faute a pas de chance?
Nous sommes vendredi 9 mai. Je ne fais pas le pont comme tant d'autres personnes parce que je n'ai plus de congés tout simplement. Des doudoux malades, des grèves, il n'en fallait pas plus pour réduire mon nombre de congés disponible à zéro.
Je suis là, seule dans mon bureau. Dehors le soleil brille. Il fait chaud, mais seulement dehors parce que mon bureau, lui, est un vrai frigidaire. En effet, à aucun moment de la journée le soleil ne donne dans les vitres… Jamais. Seule l'ombre règne en maître.
Parce qu'il fait chaud je suis en tee-shirt , pantacourt et nus pieds, mais même si dehors le thermomètre avoisine les 26°, j'allume le chauffage. J'ai froid. j'ai la chair de poule, les jambes marbrées et les doigts de pieds gelés. Je peste, parce que cet été, j'e n'oserai jamais sortir mes petites robes pour venir au boulot. Je déteste avoir froid!
Puis en ce jour de pont où je suis seule à mon étage, j'ai du boulot mais pas envie de bosser.
Le restaurant d'entreprise fait lui aussi le pont alors le temps de traverser la rue, j'emmagasine un maximum de soleil sous ma peau.
Dans le supermarché, je gèle en traversant les rayons surgelés. Je n'aime pas avoir froid. Un sandwich, du chocolat en guise de dessert, mais aussi des yaourts pour TiBiscuit, il n'en a plus. Il y a un frigo à mon étage, les yaourts patienteront là.
Sauf que je n'avais pas prévu une chose.
Depuis longtemps, je n'ai pas ouvert le frigo. Avant, j'y mettais ma gamelle ou mes yaourts mais je ne prends plus de gamelle et je ne mange plus de yaourt en dessert, juste du chocolat.
Sur le coup, en ouvrant le frigo, je ne réagis pas. Puis l'horreur!
Une bouteille de jus d'orange est tombée. Elle est moisie de toute part. Au début je ne vois qu'elle. J'envisage même de laisser mes yaourts là, à cette petite place vide. Puis mon regard fait le tour du frigo. Tout n'est que moisissure. Elle est partout, même sur les étiquettes des bouteilles de champagne abandonnées là…
Soudain l'odeur de la moisissure arrive à mes narines. Je referme à la hâte la porte et reste médusée devant ce petit frigo.
Comment a-t'il pu se retrouver dans cet état?
Une fois, je l'avais vidé de toutes les choses périmées. J'avais été stupéfaite du manque de civisme de certains de mes collègues qui n'avaient aucuns scrupules à laisser leurs yaourts moisire ici. L'année dernière, une canette de coca entamée était restée plusieurs mois au dessus du frigo. Nous étions des dizaines a passé devant chaque jour mais personne ne la jetait. J'avais fini par le faire. Une horreur. C'était peut-être une expérience, qui sait.
Si vous voulez savoir, le Coca moisi, ça devient visqueux et puant.
Une vision d'horreur hante mon esprit après avoir ouvert ce frigo. Et si la moisissure venait à s'étendre sur la moquette, puis à tous les bureaux…
J'en suis sans voix qu'on puisse laisser un truc aussi crade. Et mes yaourts se retrouvent sans frigo… finalement heureusement que mon bureau est lui aussi un frigo!
J'aurai mieux fait de faire le pont en ce vendredi 9 mai…