J’oublie souvent que les jeunes enfants ne maîtrisent pas l’art du 2nd degré et qu’ils ne le comprennent absolument pas. Dans ce genre de situation, je me retrouve généralement à dire » Mais je t’ai fait une blague, ce n’est pas vrai ! ». Sauf que parfois, malgré tout, la blague ne passe pas et l’enfant y croit dur comme fer…
Un jour, Chichi m’a posé une question comme il m’en pose souvent :
« Maman, pourquoi le nez de Pinocchio grandit ? »
Parce qu’il ment pardi ! Pinocchio est un tellement grand menteur qu’il se retrouve avec une longue branche à la place du nez.
Je n’ai pas réalisé que mon tout-petit grand penserait que chaque mensonge fait réellement grandir le nez mais j’ai vu son regard changer. Il était inquiet. Il touchait le bout de son nez. Il m’a demandé :
« Mais moi, mon nez n’a pas grandi ? »
J’aurai pu lui dire que son nez ne pouvait pas grandir à cause d’un mensonge. Il s’allonge juste avec l’âge. Mais j’ai laissé le doute planer.
« Non, ton nez n’a pas grandi. Mais tu ne mens pas toi ? »
Je ne suis pas la première (ni la dernière) à faire croire à mon enfant qu’un mensonge peut faire grandir son nez. Je pense que mes parents m’ont fait le coup. Tout de même, ce n’est pas très sympa. Alors je lui ai expliqué qu’il était impossible que son nez s’allonge, que si c’était le cas, il y aurait beaucoup plus de personnes avec de très longs nez. Avec toutes les blagues que je fais à mes enfants et qui sont de petits mensonges, mon nez devrait être immense.
Chichi m’a écouté mais peut-être pas bien entendu puisque 2 jours plus tard, alors que nous doutions de sa bonne foi, il nous a dit :
« Je dis la vérité ! Regardez, mon nez ne s’agrandit pas ! C’est que je ne mens pas ! »
Il était là à tapoter le bout de son nez, l’air totalement sincère.
Puis hier soir encore, il avait les larmes au bord des yeux à nous assurer qu’il ne mentait pas et que son petit nez le prouvait. Nous lui avons donc réexpliqué que ce n’était que dans les dessins animés que le nez des menteurs s’allonge. A-t-il bien compris cette fois ? Je ne sais pas.
La crédulité et la naïveté des tout-petits, ça peut être vraiment trognon.
Alors qu’il était assis à côté de moi à regarder une vidéo gaming de Yoshi, comme ça, sans prévenir, Chichi m’a sorti :
« Les crabes, ça peut couper les cheveux »
Je me suis demandée à quoi il pouvait bien penser pour me dire cela. J’ai imaginé un salon de coiffure dirigé par une escouade de crabes à grosses pinces et je lui ai demandé :
» Tu penses qu’ils sauraient bien couper les cheveux ?
– Oui
– Et tu les laisserais te couper les cheveux ?
– Oui, s’ils sont gentils »
Pensait-il réellement que des crabes pourraient rafraîchir sa coupe ? Je n’en sais rien mais je l’ai laissé rêver. Puis je me suis dit que cela ferait une drôle d’histoire pour enfants.
C’est ça la magie de l’enfance : Imaginer que tout est possible, même des crabes coiffeurs et des nez qui s’allongent comme des branches d’arbre.
5 commentaires sur “Cette crédulité si touchante”
Picou bulle
(2 février 2017 - 12 h 42 min)Tu parles, on avait pris l’habitude de dire à ma grande « coquinette à roulettes, cachées dans tes chaussettes » (un des nombreux surnoms à la con que son papa lui trouve!) mais je l’ai surprise une fois à regarder dans ses chaussettes avec la plus grande attention…depuis on fait (un peu plus) gaffe!!
Maristochat Bellemam
(2 février 2017 - 16 h 17 min)C’est trop mignon cette naïveté . Je crois que mes parents me l’ont fait aussi !
Vinie
(2 février 2017 - 20 h 20 min)Tim est du genre à être naïf comme ça. Il était abonné à Pomme d’Api quand il avait 5/6 ans et dans une histoire Sam Sam regarde trop la TV, du coup il a les yeux carrés. Aujourd’hui, alors qu’il a 9 ans, Tim reste persuadé que si il reste trop longtemps devant un écran il aura les yeux carrés pendant quelques heures 😀
madamezazaofmars
(2 février 2017 - 23 h 21 min)Perso un crabe au lieu d’une coiffeuse ça m’irait tres bien
Je ne suis pas une Poule
(3 février 2017 - 11 h 36 min)Quand Bébou me demande si certaines choses existent (peter pan, le père noël, les fées etc.) je lui répond que oui, ils existent dans les histoires, dans l’imaginaire et que c’est ça qui les rends magiques.