Comme tous les enfants, petite (moins de 10 ans), j’ai fait des bêtises plus ou moins grosses…enfin avec du recul, j’appellerai plutôt cela de l’inconscience.
Ma sœur et moi étions libres, très libres dans notre grande prison.
Je dis « prison »parce que tout était fermé (en théorie). Nous ne pouvions sortir de notre immense espace de jeu que nous offrait la cour de récréation de l’école + notre jardin.
Malgré cette sécurité apparente, des bêtises d’inconscience, on en a faite!
Par exemple, nous prenions l’échelle que mon père abandonnait dans la cour pour monter sur le petit toit des anciennes cabines à lapins.
Ou alors, nous enfourchions une grosse corde avec un gros nœud en bas où y poser nos pieds pour sauter du 1er étage du garage. L’adrénaline montait en nous et nous aimions ça. Nous prenions notre élan et hop, on se lançait. C’était dangereux, nous le savions mais malgré tout, nous recommencions. Il fallait bien mettre ses pieds en avant pour rebondir sur le mur d’en face.
Parfois, nous entraînions le fils de la directrice de l’école avec nous. Une fois même, nous l’avons fait alors que la voiture était rangée dans le garage. Et ce ne fut pas sans conséquence… Un gros poc se forma dans la portière arrière.
L’été, j’aimais grimper dans le lilas, devenue ma fleur préférée, me cacher dans les branchages et faire peur à ma maman.
Avec ma sœur, nous prenions aussi nos vélos, roulions le plus vite possible vers le mur d’en face en légère pente et freinions au dernier moment, avec les freins de devant… Nous avons eu quelques bosses…
Nous nous cachions dans une grande cabine à lapins (très grande), à la nuit tombée, avec une lampe torche dans l’espoir de voir les souris venues manger le morceau de fromage accroché au piège à souris.
Plus grandes (un peu plus de 10 ans ), quand nous avons déménagé, plus d’espace clos pour nous contenir.
A la saison des grenouilles, nous allions au bord d’un étang munies d’une bouteille d’eau pour attraper des oeufs de grenouilles qui étaient parfois aussi des crapauds. Quelques sensues entraient de temps en temps dans la bouteille. Nous jouions avec notre équilibre pour ne pas tomber dans l’étang.
L’été, nous passions nos journées dans la forêt à se construire des cabanes dans les buissons géants de houx. Nous jouions aussi à Tarzan avec des sortes de lianes.
La liste de tous mes souvenirs est longue. Le fait de les évoquer me fait du bien. Des sensations de toucher, des odeurs me reviennent à l’esprit par flots. Mais quand je repense à tout ça, après la nostalgie vient un autre sentiment. Celui de me dire que mes enfants ne connaîtrons pas les joies de la campagne… Qu’est ce que la ville leur réservera? Et en même temps je me dis que nous étions dangereuses, que je ne souhaite pas que mes enfants tentent de telles expériences, ni à la ville ni à la campagne, que je n’ai pas envie de les quitter des yeux, que ma maman nous faisait peut-être trop confiance, mais il faut que je les laisse vivre… Non?
La prochaine fois, je vous raconterai comment une fois j’ai été vraiment inconsciente, vraiment beaucoup, même si aujourd’hui, ça me fait sourire.
P.S : Les jolies illustrations qui animent ce billet sont les 1ères illustrations que ma soeurette fait pour mon blog. J’espère que de nombreuses autres suivront! Merci Soeurette!