16 NOV

Blues Lacté

Le Baby Blues, je n’ai jamais connu… par contre, je crois que le Blues Lacté me guette …

Naïvement, j’avais pensé que ce 3ème allaitement, malgré les obstacles du début, pourrait être un allaitement long. Enfin quand je dis long, je ne pensais pas non plus allaiter Chichi jusque 3 ans, mais 12 mois, 15 mois, je trouvais ça bien, malgré les réticences de Mr Réglisse à voir l’allaitement perdurer autant.

Puis, au 6ème mois de mon bébé, la diversification est entrée dans la partie. J’ai pensé que ça ne changerait rien, voir même que tout serait plus simple. Avant la diversification, l’allaitement, c’était une affaire qui roulait. Chichi tétait 5 fois par jours et faisait de belles et longues nuits. Je me sentais pleine.

La diversification a tout foutu en l’air.

Aujourd’hui, mon allaitement est plus que compromis… Je me sens vide. Ma poitrine opulente et ferme s’est envolée pour laisser place à quelque chose de mou, de vide, de plat qui me semble ne servir à rien. Le plus dur dans l’allaitement, c’est l’après … Se rendre compte qu’on n’est plus aussi utile qu’avant, se sentir inutile et vide. Le Blues Lacté me guette.

Dans ma mémoire, j’étais la reine du tire-lait. 300ml en 20 minutes, c’était moi! Enfin… du temps de TiBiscuit et Chupa, quand tous les jours je devais tirer mon lait au boulot pour assurer les biberons de la crèche. Jamais je n’ai failli. Enfin… l’allaitement n’a jamais été au delà des 7 mois de mes doudoux.

Aujourd’hui, je ne tire plus rien de mon tire-lait. Pourtant, dernièrement, dans le cadre d’un test pour le Salon Baby, j’ai reçu le tire-lait Nuby avec sa tête motorisée. En le découvrant, j’étais comme une petite fille découvrant une magnifique poupée, les yeux brillants. Pour moi, il était parfait. Il était le mixe idéal entre tout ce que j’aimais du tire-lait Avent et du tire-lait Tommee Tippee. Qui plus est, je n’aurai pas à me fatiguer à pomper puisqu’il y avait une tête motorisée réglable qui ferait tout à ma place.

Mais voilà, après 8 mois d’allaitement, et 2 mois de diversification, même un tire-lait motorisé ne peut plus rien pour moi. L’unique méthode pour extraire quelques gouttes de lait de mes seins est d’exprimer mon lait, manuellement. Il n’y a plus que comme ça que j’arrive à tirer 150ml, juste 150 ml. Pas de quoi nourrir Big Chichi.

Je pleure. Je pleure les quantités astronomiques de lait que j’avais il y a quelques mois à peine.

Pour contenter Big Chichi, ma lactation ayant fortement chuté, il lui fallait 3 tétées nocturnes. 3 tétées nocturnes! Alors qu’avant la diversification, il dormait 10h sans se réveiller…

Je n’ai pas eu le courage de me dire « Allez, c’est pas grave, il aura ses 3 tétées nocturnes chaque soir« . Je l’ai fait 5 jours peut-être et mon corps, ma tête ont dit STOP!

Désormais, afin de passer une bonne nuit, Chichi a le droit à une tétée qui ne doit pas vraiment le nourrir étant donné qu’après il s’enfile 210ml de lait maternisé dans un biberon qui provoque la même réaction que le mot « Miam-Miam » quand il le voit.

Chaque matin, je continue de lui donner une tétée. Je me doute bien qu’il ne doit pas boire grand chose. 150 ml peut-être. Mais il tient jusqu’au midi où là, il dévore 200g de purée et 1 yaourt de 125g.

J’ai arrêté de donner un sein à Big Chichi. Il est vide. Je le rejetterai presque. Je lui en veux de ne plus produire. Il a toujours été nul.

Au fond de moi, je sais qu’il est temps d’écrire : END sur le livre de ce 3ème allaitement, mais le sentiment d’échec m’envahit. En même temps, peu d’envie de m’accrocher. Passer à autre chose et basta. Mais le blues lacté me guette.

Retrouver sa poitrine vide, petite, molle, c’est dur. Bouh …

Auteur de l’article : MissBrownie

Je m'appelle Anabel et je suis maman de 3 enfants. Lilloise depuis 1998, je vous raconte mes aventures de famille à la fois douces et piquantes depuis 2008. En 2019, je suis également devenue professeure des écoles. Retrouvez moi également sur Instagram sous les pseudos ana_missbrownie et anabel_en_classe.