Dans la cour de récréation, les voix des enfants résonnaient déjà. Il n’y avait pas de cloche annonçant l’entrée en classe mais il était pas loin de 8h30. Derrière les rideaux de la cuisine, j’observais ces élèves vaquant à leurs activités dans la cour, mon bol de chocolat entre les mains. La plupart de ces élèves étaient mes amis, car à 8 ans, le logement de fonction avec vue sur la cour de récréation était ma maison. Mais alors qu’eux étaient déjà prêt à entrer en cours, j’étais là à les observer de ma cachette, encore en pyjama. Nous avions beau habiter dans l’enceinte même de l’école, c’était toujours à la dernière minute que nous entrions en scène, profitant au maximum de la chaleur de notre foyer.
20 ans plus tard, je n’habite pourtant pas dans l’enceinte de l’école de mes doudoux, mais pourtant, rien n’a changé. C’est toujours sur le fil, à la dernière minute que nous arrivons. Il n’y a pourtant que 2 minutes à peine (selon si le feu est vert ou rouge) à effectuer en voiture. 5 minutes à pied. Et ce n’est pas par manque de conscience écologique que nous y allons en voiture, juste parce qu’après j’ai absolument besoin de la voiture pour aller travailler.
Le jour où nous arriverons à l’école avant l’ouverture des portes à 8h20 sera à marquer d’une pierre blanche car les portes se fermant à 8h40, nous arrivons généralement vers 8h35… pire encore en 2010, avec le givre sur le pare-brise, givre qui ravit TiBiscuit, heureux de retrouver chaque matin de petites étoiles sur sa vitre, nous partons à 8h38 heure de la voiture, soit 8h36 en réalité.
Et chaque jour, ce sont les mêmes parents qui arrivent les derniers. A croire que nous nous sommes réglés sur cet horaire.