Faire ses courses un mercredi soir après une journée de boulot et après avoir évité d’énormes bouchons en changeant son trajet habituel à la dernière minute n’est pas forcément ce dont on rêve le plus …
Mais à côté de faire ses courses un samedi soir quand le magasin est bondé et les rayons vides, c’est quasiment le bonheur. Sauf quand un événement vient vous perturber et vous énerver …
Les achats du rayon conserves sont checkés. Ils sont là dans mon caddie. Je me dirige vers le rayon confiserie/chocolat, mon préféré quand je me souviens que ma boîte de KubOr est quasiment vide. Le KubOr de Maggi est MON ingrédient secret à certaines de mes sauces. Ce petit truc en plus qui donne un bon petit goût si on le dose correctement. Si je me retrouve à court, je passerais illico dans la case des mauvaises cuisinières aux yeux de ma petite famille. Impossible que je rate ma sauce ou que je me prive de faire ces petits plats simples et rapides, tout ce que j’aime.
Hop, changement de direction. Le chocolat attendra. Il ne risque pas de s’enfuir.
Toutes les petites boites de KubOr sont là, juste devant moi. Sauf qu’entre eux et moi, il y a du plastique. Elles sont toutes soigneusement emballées , ficelées dans du plastique épais. Aucune boite ne traine en dehors de ce conditionnement. Entre les petites boites de KubOr, le plastique et moi, il y a aussi une petite mamie qui essaie desespérément de délivrer les petites boites de KubOr. Avec ses mains qui tremblent, elle a l’air d’avoir beaucoup de difficultés à accomplir cette tache. j’avance donc une main afin de l’aider.
Mais la petite grand-mère n’a aucune réaction . Elle continue de s’acharner .
Pleine de bonnes intention, je lui propose donc mon aide.
» Attendez, je vais vous aider »
Mais toujours aucune réaction. Mémé est peut-être dure de la feuille… J’avance donc à nouveau ma main pour tenter de percer le plastique mais Mamie ne me laisse aucune chance , ne bougeant pas d’un iota. Je recule donc pour la laisser faire… Mais ses mains tremblent tellement que j’ai l’impression que jamais elle n’y arrivera. Le temps qui s’écoule me semble une éternité.
Une 3ème fois, je tente une percée et là, Mamie se tourne lentement vers moi. Je découvre le visage d’une vieille femme telle qu’on imagine les sorcières quand on est enfant. Un genre de Nanny McPhee puissance mille: les cheveux ébouriffés, le visage long et marqué, 1 seule et unique grande dent … Elle est toute tremblante. Puis sa bouche s’ouvre lentement et …