Quand des parents me disent que T-Biscuit est un garçon adorable, calme, studieux et poli, je ris intérieurement. Il sait bien cacher son jeu. Il réserve son visage de pacha tyrannique pour la maison.
Un jour, il y a fort fort longtemps, il a décidé que la politesse entre membres d’une même famille était totalement superflu, un truc tout bidon dont il ne fallait pas s’encombrer.
Pour être honnête, il a fallu être patient, très patient, pour que T-Biscuit dise bonjour à sa maîtresse, aux invités que nous recevions ou aux voisins croisés dans la rue. Pour le « bonjour » à la maîtresse, Chichi suit le même chemin. Par contre, mon tout-petit éprouve moins de difficulté à dire au-revoir, tellement il est heureux de partir.
Malgré tout, il semblerait que T-Biscuit soit désormais poli en dehors de la maison parce qu’il sait que c’est une règle de vie en société.
Mais à la maison, j’ai le sentiment que pour lui, c’est une attention de chaque instant pour ne pas sombrer dans la politesse. Bien penser à ne pas dire « s’il te plait » en demandant un verre d’eau ou son goûter. Paraître le plus insolent possible en exigeant son goûter tout de suite. Voire finir par faire du chantage : « Si tu ne m’amènes pas mon goûter tout de suite, j’embête Chichi ! ».
Je crois que pour lui, tout cela n’est qu’un jeu entre nous et ça le fait rire. J’irai même jusqu’à dire qu’au fond, c’est une preuve d’amour, une façon de dire « Je me permets de faire cela avec toi parce que tu es ma mère (ou mon père) et que nous nous aimons malgré tout, pas besoin de confettis et fausses paillettes entre nous ».