J’aime faire des surprises à mes enfants. J’adore ça même. J’aime voir leurs yeux briller, les voir s’émerveiller.
Sauf que parfois ma surprise dérape.
Déjà, elle dérape quand je me sers de ma surprise pour faire du chantage à TiBiscuit. Pourtant je le sais que le chantage, ce n’est pas beau. Mais ça fonctionne. Je le sais aussi que TiBiscuit est plus têtu qu’un âne et qu’il connait toutes les armes pour m’user jusqu’à la corde.
Alors bien souvent, la surprise est dévoilée avant de pouvoir la faire. Les yeux brillent tout de même mais moins intensément.
Malheureusement, parfois ça peut vraiment déraper quand je m’avance sur une surprise que je n’ai pas encore ou que je n’ai pas encore testé… Mes doudoux attendent alors impatiemment une surprise qui ne vient pas, qui tombe à l’eau et ils finissent horriblement déçus en râlant.
J’ai pleins d’idées de billets en tête, mais ce matin, je n’arrive pas à écrire… Les mots ne glissent pas sur mon clavier. Je reste bloquée.
Je repense à l’émission « Zone Interdite » présentée par Mélissa Theuriau hier soir, celle sur le « Burn Out » des mères.Une émission qui m’a donné des frissons.
Je n’ai pas vu le début. Avec le changement d’heure, le coucher des enfants fut un peu long … Puis c’est toujours au moment de border ma fille que je m’affole du bazar régnant dans sa chambre et que je me mets à ranger et râler. Le coucher est souvent un moment tendu. TiBiscuit tire toujours sur la corde. J’aimerai tellement que ce soit simple. Une histoire quand le temps le permet, un bisou et un « bonne nuit » et basta.
Malheureusement, c’est uniquement quand le papa m’accompagne à l’étage pour mettre les enfants au lit que tout se passe sans heurts.
D’ailleurs, je redoute un peu la semaine où je serai en maman solo. Ce ne sera pas la 1ère fois, mais après 3 mois passés avec un papa tout le temps à la maison, je me rends compte à quel point tout est plus facile avec l’appui du père. Seule, je galère.
Quand je suis seule, TiBiscuit joue les vilains garçons. Il me pousse à bout, me défie et je me sens vite dans l’impasse. Avec moi le « file dans ta chambre » ne marche pas.
Hier soir, Stéphanie Allenou disait qu’il faut être vigilant quand une mère devient agressive. Parfois, je peux devenir agressive … parfois, je me sens perdue, ne sachant plus comment prendre mon fils qui me tient tête. Parfois j’en ai marre. Marre d’entendre « maman » toute la journée. Parfois, je fais même semblant de ne plus les entendre. Pourquoi c’est toujours à la mère de résoudre les problèmes, pourquoi c’est à elle de savoir où est tel gilet ou tel jouet et qui doit le chercher pour éviter que tout le monde ne s’énerve… Parfois j’en ai marre aussi de parler dans le vide.
La « meilleure » copine de Chupa commence à m’énerver… Non mais c’est quoi cette copine !? Chupa se rend bien compte elle aussi que ce n’est pas la meilleure copine idéale. Mais elle évite d’y penser, sinon ça la rend malheureuse et ça la renvoie au passé et à celle qu’elle considère comme étant toujours sa meilleure amie pour toujours … BFFE. Dans ces moments de nostalgie, elle se met à détester notre déménagement, la nouvelle maison et le jardin. Oui parce que pour Chupa, on a déménagé uniquement pour le jardin.
En tout cas, cette nouvelle « meilleure » amie, je le prendrais bien entre 4 yeux pour lui remettre les points sur les « i »!
Je lui expliquerai bien les règles élémentaires de l’amitié.
Car pour moi, ce n’est pas une amie, c’est un tyran. La reine du chantage affectif. Mais Chupa est bien trop gentille et a bien trop facilement pitié pour la laisser tomber comme une vieille chaussette (expression fréquemment utiliser par Chupa, qui nous accuse parfois de l’abandonner comme une vieille chaussette)
Bref, la pseudo BestA, je ne la trouve vraiment pas cool avec son chantage à la : « Je me mets en rang avec toi que si tu me donnes un pet shop« . Je suis fière de ma fille car hier, elle lui a dit non. Sa copine ne s’est pas mise en rang avec elle, et alors? La récrée suivante, elle était toujours sa copine.
Quand Chupa n’était encore qu’un bébé de 18 à 24 mois, à la crèche, elle avait peur des papas des autres bébés. Dès qu’un homme arrivait dans le service, elle se mettait à pleurer. Cette période avait fini par passer et en maternelles, elle préférait la compagnie des animateurs à celle des animatrices sauf pour l’initiation au cirque où elle a longtemps eu peur de l’animateur.
Aujourd’hui, à 6 ans, quand Chupa se promène avec moi, que ce soit pour faire des courses ou juste pour se balader, elle ne me lâche pas d’une semelle et regarde tous les hommes d’un air suspect.
Si aujourd’hui, elle angoisse à nouveau, c’est parce qu’elle a peur que ces hommes soient tous de potentiels voleurs ou tueurs d’enfants.
Un matin, sur le chemin de l’école, elle m’a demandé :
« Mais maman, les gens qui ont des enfants, ils ne volent pas les enfants des autres puisqu’ils en ont déjà ? »
Ma fille a peur des hommes parce qu’il y a quelques mois, à la radio, elle a entendu l’histoire d’une petite fille de 8 ans qui n’était jamais rentrée chez elle vivante après avoir été chercher un jeu chez une copine.
Il y a 7 ans, quand nous décidions de faire des enfants rapprochés, je pensais à la complicité que j’avais avec ma sœur et je rêvais secrètement que mes enfants aient la même complicité. J’imaginais qu’il serait plus simple que mes enfants soient liés si TiBiscuit avait un petit frère. Pourtant, ce fut une fille.
Les débuts ne furent pas simples…
Depuis toujours, Chupa aime son frère et elle le crie haut et fort. Elle l’aime tellement qu’elle serait capable de faire n’importe quoi pour lui, juste pour qu’il lui montre que lui aussi l’aime un peu. Elle s’inquiète perpétuellement pour lui et est même capable de pleurer pour lui. Mais TiBiscuit lui rend mal. Très mal.
TiBiscuit est souvent dur. Il la dénigre, lui dit ouvertement qu’il ne l’aime pas et elle accepte, sans broncher et continue de l’aimer.
Malgré tout, parfois, TiBiscuit met tout cela de côté et quand il en a envie, il joue longuement avec sa sœur, que ce soit aux Barbies, au papa et à la maman ou à des jeux étranges où ils mêlent des Skylanders avec des pets shop. Ils sont mignons, adorables même quand ils jouent ensemble.
Je sais que TiBiscuit aime sa soeur mais l’avouer est trop dur pour lui. S’il ne l’aimait pas, pourquoi penserait-il à lui choisir un cadeau quand exceptionnellement il m’accompagne en courses et que je lui concède un cadeau. Il n’accepterait pas qu’elle n’ait rien.
Pourtant, accepter qu’elle s’assoit à côté de lui ou qu’elle lui fasse un câlin/bisou était jusqu’à présent inimaginable.
A la maison, il y a un p’tit bonhomme qui milite activement en faveur du cododo et il ne s’agit pas de Chichi…
Non, le plus grand partisan du cododo chez nous est TiBiscuit.
Généralement, quand on parle de cododo en France, on parle plus fréquemment de dormir avec son bébé ou avec un jeune enfant, pas avec son fils de 7 ans 1/2.
Pourtant, le cododo, TiBiscuit ne connait que très peu. En fait, les seules fois où il connait le cododo, c’est durant nos vacances en Tunisie ou nos week-end chez mes parents, là où nous partageons la même chambre, parfois le même lit, en famille, par 2 ou par 3, ça dépend.
A bientôt 8 ans, il a quelques angoisses qui surgissent et pour se rassurer, il aimerait beaucoup dormir avec ses parents ou au moins l’un de ses parents alors parfois le soir, il tente …
« Maman, s’il te plait, tu peux rester dormir avec moi ? »
Je suis curieuse de savoir ce qu’auraient répondu mes grands-parents, ou pire, mes arrières-grands-parents à un de leurs enfants qui leur aurait dit :
« La vie c’est nulle! Pourquoi tu m’as fait naître ? Moi je ne voulais pas naître! »
« Je vais partir de la maison comme ça un voleur me prendra et je serai tranquille sans vous… »
« C’est trop nulle la vie! Je vais sauter par ma fenêtre et je te jure que cette fois, je vais le faire! »
« De toute façon, je suis mal né… «
« C’est pas moi qui décide de faire tout ça, d’être méchant, c’est mon cerveau! »
Je suis aussi curieuse de connaitre l’importance qu’ils auraient accordé à ces paroles d’enfants… A entendre mes parents, j’ai souvent l’impression qu’à leur époque les adultes se souciaient peu des états d’âmes des enfants. C’était comme ça et puis c’est tout.
Ces paroles écrites plus haut, ce sont TiBiscuit qui me les a dites. Ça fait mal à entendre. On s’interroge. On se demande ce qu’on a bien pu rater dans son éducation pour qu’il préfère ne pas être né. On s’inquiète. On se demande s’il n’aurait pas besoin d’aller voir un spécialiste…
Mais je suis du genre à procrastiner.
Alors même si un jour, j’ai dit « C’est bon, ça ne peut plus durer, je prends rendez-vous chez un pédopsy », les semaines se sont écoulées. 1 an après l’avoir dit, je viens seulement de prendre rendez-vous chez le dentiste pour le rendez-vous M tes dents de TiBiscuit bientôt 8 ans… L’avantage d’avoir des enfants rapprochés, c’est que Chupa ira à 6 ans, comme c’est conseillé.
Bref, les semaines ont passé et je n’ai pas pris rendez-vous pour TiBiscuit. Malgré tout, il n’a pas sauté par la fenêtre. Il ne s’est pas renfermé sur lui-même comme une huître. Mais je ne l’ai pas laissé seul avec ses idées noires non, j’ai énormément discuté avec lui pour tenter de le comprendre et de le rassurer. Je ne sais pas si j’ai eu les bons mots, les bonnes paroles. Je ne sais pas si l’emmener voir un pédopsy aurait été plus bénéfique. Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que pour le moment, TiBiscuit ne nous fait plus de « crises » du genre.
« Tu sais, je crois que la maman de Julie ne l’aime pas … Elle lui dit qu’elle va la tuer… »
Dans ma tête, j’imaginais très bien la scène. Une jeune maman de 4 petits diablotins, excédée, hurlant les yeux furibonds un « Je vais te tuer » à sa fille venant de faire une énième bêtise … Pour beaucoup, cela peut paraître anodin, cette mère ne pensait certainement pas ce qu’elle disait. Mais dans la tête de sa fille, ces mots résonnaient d’une autre manière… Ils ont résonné assez fort pour qu’elle éprouve le besoin de les répéter à sa copine.
Des mamans excédées, fatiguées, énervées, au bout du rouleau, balançant des mots à leurs enfants comme s’ils n’allaient pas les recevoir en pleine figure avec la force d’une gifle, il y en a plein. J’en fais d’ailleurs partie. Qui peut fanfaronner en jurant ne jamais avoir fauter en utilisant des mots inappropriés en parlant à leurs enfants? Chapeau à celles qui arrivent à se contrôler tout le temps en modérant leurs propos. Je suis sûre que certaines y arrivent.
Personnellement, j’ai déjà dit à mes enfants qu’ils étaient ch… charmants… Enfin vous voyez de quel mot je veux parler.
Hier, alors que je m’apprêtais à sauver mes grands doudoux d’un déjeuner aux choux de Bruxelles [ne me demandez pas d’en manger, je n’ai jamais goûté, je ne goûterai jamais, rien que l’odeur, Beurk! Oui, je suis pire qu’une gosse] et qu’à la place, j’allais leur offrir de la junk food mais avec cadeau [Tiens, d’ailleurs, il parait que dans certains états de l’Amérique XXL, ces cadeaux sont désormais interdits avec les menus enfants], une lectrice [ou un lecteur] perdu atterrissait sur ce blog avec la requête : Mon bébé de 13 mois a mangé un pépito.
J’ai eu envie de lui répondre : Pire, Mon bébé de 11 mois a mangé un pépito!
Sauf qu’on ne peut pas interagir avec les auteurs de formidables requêtes google. Pas encore.
Vous auriez vu ma tête quand j’ai remarqué que Chichi avait chipé un pépito et était entrain de bavouiller dessus. J’ai voulu lui retirer. Il a hurlé. Alors je lui ai rendu en me disant : « Purée, je m’étais dis ‘Pas de chocolat avant 1 an! »
Le chocolat, au plus tard on y goûte, au mieux c’est, non ? Pour l’addiction je parle.
Si aujourd’hui Chichi a de bonnes joues rebondies et qu’il est capable de faire des orgies de pain ou de biscuit même sans dent, je ne m’en plains pas. C’est toujours quelques réserves de prises pour l’année prochaine quand à 2 ans il ne voudra plus rien manger pendant quelques temps. Les enfants et la […]
Vroum Vroum… On l’a laissé préchauffé doucement, à son rythme. Elle a débuté à faible allure comme un peu gelée. Puis soudain, le moteur bien chaud a démarré.
Depuis septembre, Chupa, notre petit diesel au CP est parti. Nous nous sommes inquiétés. La maîtresse l’avait mise dans le groupe des enfants qui ont besoin de soutien, le groupe des enfants en difficulté. Mais aujourd’hui, Chupa est une élève de CP comme les autres. Une élève qui a presque tout compris à la lecture et qui depuis peu lit des livres de 1ères lectures.
Chupa est une passionnée.
Si TiBiscuit a eu des facilités pour apprendre à lire, il commence seulement à s’intéresser à la lecture, grâce à la saga Beast Quest. Par contre Chupa passe ses journées un livre à la main à tenter de tout déchiffrer. Quand elle n’a pas un livre à la main, elle écrit. Elle écrit sur tout et partout. Elle joue plus que jamais à la maîtresse avec Chichi comme élève pas très studieux.
TiBiscuit est fière de venir à son aide quand elle bute sur un exercice ou sur un mot.
Mes angoisses du début d’année sont passées. Oui parce qu’en fait je pense que la plus angoissée, c’était moi… pourtant aujourd’hui, je devrais savoir faire confiance à Chupa. Chaque jour elle me prouve un peu plus qu’elle est une petite fille très maligne, intéressée par de nombreuses choses, un peu artiste dans l’âme. Vous voyez par exemple, en ce moment elle s’intéresse au corps humain, à nos organes vitaux. Vous ne le percevez sûrement pas mais elle m’a expliqué que sur son dessin abstrait, il y a un garçon et sa maman, sauf que ce sont uniquement leurs organes qu’on voit. A l’école, elle étudie à nouveau Mirõ qu’elle adore. D’où ce dessin étrange.
Bref, il lui faut juste parfois du temps. Maintenant, je peux vraiment commencer à lui faire lire de petits livres avant de dormir.
En ce moment, on lit Gafi. Je trouve ces livres très laids mais ils sont adaptés.
Aujourd’hui, les élèves n’ont plus peur des coups de bâtons sur les doigts [et heureusement!] par contre, ma fille craint les bâtons rouges!
La dernière fois, elle ne trouvais plus sa machine à syllabes. Bien sûr c’était de ma faute! Qui d’autre ? Murphy peut-être ? Bref, ce qui inquiétait le plus Chupa dans le fait d’avoir perdu sa machine à syllabe, ce n’était pas que j’allais devoir racheter un petit carnet, ni que sa maîtresse allait devoir réécrire toutes les syllabes à l’intérieur, ni même qu’en attendant, elle ne pourrait pas s’entraîner à lire ses nouvelles syllabes comme « Per », « Tel » ou « Bra »… Non, ce qui l’embêtait, c’est qu’elle allait avoir un bâton rouge!
Tout comme ce jour où je lui ai mis un pantalon de sport un peu trop grand pour elle … Ok, elle marchait un peu dessus, mais c’était ça ou un pantalon de fitness trop court et avec un p’tit trou. J’y peu rien si le 6 ans est trop petit et le 8 ans trop grand [et que je ne sais pas faire un ourelet]. Elle m’a regardé avec ses yeux de chat potté pour me dire :
« La maîtresse a dit que la prochaine fois que nos pantalons trainaient dans la boue, elle nous mettrait un bâton rouge… »
Le mercredi, j’aime regarder TiBiscuit (oui, encore lui… je parle beaucoup de mes garçons sur ce blog… mais ils sont en ce moment une plus grande source d’inspiration que Chupa) durant son entrainement de basket. J’aime le voir me sourire quand il marque un panier.
Pourtant mercredi, je n’étais pas contente du tout. Durant les 15 dernières minutes, les mini poussins apprentis basketteurs ont fait un match. TiBiscuit voulait être dans l’équipe jaune. Pas de chance, il fut de l’équipe bleue, parce que son maillot de basket était bleu foncé, très foncé.
A peine le match débuté, TiBiscuit avait perdu son sourire. Après quelques minutes à lever les bras pour dire « Eh, je suis là », il restait les mains jointes sur le terrain. Plus les minutes passaient et moins il courait.
Sur le terrain, je ne voyais que lui, tel un poteau, inutile. J’avais envie de me lever et d’aller le secouer. J’avais envie de crier pour le réveiller. J’étais dans l’incompréhension. Pourquoi soudain il s’était renfermé comme ça?
En ce moment, TiBiscuit étudie les histoires du prince de Motordu en classe, mais il n’y a pas que les mots qui soient tordus chez mon grand garçon. Les maux le sont aussi.
La semaine dernière, je devais récupérer TiBiscuit souffrant d’atroces (c’est la maîtresse qui le dit) maux de ventre. Pourtant, une fois à la maison, envolés les bobos. Le garçon triste et terne que j’avais ramené s’était métamorphosé en garçon souriant et plein de vie. Alors qu’il n’avait rien mangé à la cantine, son appétit s’était soudainement ouvert. Bon, mon couscous de la veille était certainement meilleur que le menu de la cantine.
Pour moi, tout ça, c’était du pipeau.
TiBiscuit était juste un bon comédien qui avait su duper sa maîtresse comme l’année dernière il avait su faire pitié aux animateurs du centre, une fois encore grâce à des maux de ventre.
En pleine épidémie de gastro, dire qu’on a mal au ventre fait trembler le personnel enseignant et les parents.
C’est simple, savoir que maman est à la maison, toute prête à venir à son secours en cas de problème, ça facilite les choses. Il suffit juste de bien faire semblant.